m.sa-eb.5.106237.pdf

(11685 KB) Pobierz
Le maniement du
savoir
Pratiques intellectuelles à
1'
époque
des premières universités
(XIIIe-xive
siècles)
©
1996
~
BREPOLS
Ail
rights reserved. No part of this publication may be reproduced,
stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means,
electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise,
without the prior permission of the publisher.
D/1996/0095/42
ISBN
2~503~50531~7
Printed in Belgium
Sommaire
Avant-propos
Chapitre 1: Le programme d'enseignement
à
la Faculté des arts: règles et réalité
Illustration 1
Chapitre 2: Les auteurs de base et les manuels
Illustration 2
Chapitre 3: Les cours: méthodes et pratiques
Illustrations 3 - 4
Chapitre 4: La méthode de la 'questio'
Illustration 5
Chapitre 5: La 'disputatio': méthode d'enseignement et de recherche
Illustration 6
Chapitre 6: Les exercices et les 'sophismata'
Chapitre 7: L'élaboration de disciplines systématiques
Illustration 7
Chapitre 8: Les examens et les cérémonies: règles et pratiques
Illustration 8
Chapitre 9: La langue: instrument et objet d'enseignement
Illustration 9
Chapitre 10: L'oral et l'écrit dans les universités médiévales
Illustration 10
Chapitre 11: Les dictionnaires, érudits et pratiques
Illustrations 11 - 13
Chapitre 12: Les répertoires et les index: une mentalité nouvelle
Illustrations 14 - 15
Chapitre 13: Les classifications du savoir
Illustration 16
Chapitre 14: Mise en page des textes universitaires; les images et les diagrammes
Illustrations 17 - 31
Liste des illustrations
Appendice
Index des auteurs et de ouvrages anonymes
7
9
25
39
61
77
93
103
117
131
145
157
169
187
203
229
231
263
Avant-propos
La naissance des universités, vers 1200, a marqué l'origine d'un changement profond de l' acti-
vité intellectuelle. Non seulement le nombre des intellectuels s'est grandement multiplié- les uni-
versités attiraient un nombre de plus en plus grand d'étudiants et, par conséquent, de maîtres-, mais
aussi une mentalité différente créa des approches et des méthodes différentes de celles qui étaient
en usage dans les écoles du
xne
siècle.
Les pratiques intellectuelles qui font l'objet de ce livre ne représentent pas la totalité du travail
intellectuel accompli pendant la période choisie, celle des premières universités
(XIIIe-xive
siècles). Mais elles en sont en quelque sorte la base: on devait acquérir un certain nombre de notions
et de mécanismes avant de se spécialiser dans des disciplines comme le droit, la médecine ou la
théologie, ou avant de remplir d'autres fonctions importantes dans la société.
A partir du début du
xme
siècle, cette base s'acquérait le plus souvent à la Faculté des arts. A part
les religieux qui faisaient leurs études dans les écoles de leur ordre, les étudiants arrivant à l'univer-
sité s'inscrivaient dans cette Faculté; elle fournissait l'instruction préparatoire aux études dans les
Facultés supérieures, mais elle dispensait aussi un enseignement complet, de caractère philosophique.
C'est là que les étudiants apprenaient à penser, à raisonner, à manier les outils du travail intellectuel.
C'est donc la Faculté des arts qui est au centre des dix premiers chapitres de ce livre. Il faut se
souvenir que les étudiants de cette Faculté étaient jeunes: ils avaient généralement entre 15 et 22 ans.
Les maîtres eux aussi étaient jeunes, car on commençait souvent à enseigner immédiatement après la
fin des études; dans certaines universités, comme celles de Paris et d'Oxford, on était même obligé
d'enseigner pendant deux ans dans sa propre université avant de poursuivre une autre carrière.
La Faculté des arts, dispensant un enseignement général et préparatoire, est aussi celle où le
nombre d'étudiants était le plus élevé. A Paris, elle était composée de quatre Nations, associations
regroupant les maîtres et étudiants originaires de la même région. Mais ici, on ne parlera pas de l'his-
toire institutionnelle, qui a été bien étudiée, ni de l'histoire des doctrines enseignées
à
la Faculté des
arts. Ce qui nous intéresse, c'est l'histoire intellectuelle. Quelle était la formation des étudiants? Quel
était le programme d'enseignement? Par quelles méthodes ces disciplines étaient-elles enseignées?
Quel était le bagage intellectuel, quels étaient les mécanismes acquis par un étudiant de cette Faculté?
Dans les derniers chapitres, on sortira du domaine de la Faculté des arts et même de l'universi-
té, pour étudier quelques pratiques intellectuelles communes aux intellectuels en général. Certaines
d'entre elles sont liées à la culture universitaire, mais elles dépassent ce cadre du point de vue chro-
nologique comme du point de vue de leur emploi dans la société médiévale.
Chacun des thèmes est illustré par des exemples pris dans les sources primaires: statuts, com-
mentaires, traités, 'reportationes' de disputes, tables, etc., en partie éditées, mais souvent aussi res-
tées manuscrites. Tous les textes cités sont donnés en traduction française. L'Appendice rassemble
les textes originaux, en latin et, dans un cas, en ancien français.
Chaque chapitre est suivi d'une bibliographie sélective. Les ouvrages qui
y
sont mentionnés peu-
vent guider le lecteur qui souhaiterait faire des recherches plus approfondies. En ce qui concerne la
Faculté des arts, la documentation est centrée autour de l'Université de Paris, qui a fait l'objet de
mes études ces dernières années.
Les illustrations voudraient rendre la matière traitée plus tangible en montrant la nature des docu-
ments qui sont à la base de nos recherches. Certaines de ces illustrations sont discutées dans le cou-
rant du texte; c'est le cas des chapitres 11 et 14. D'autres suivent les chapitres et mettent en lumière
un aspect ou un détail complémentaire; ces dernières sont commentées sur la page qui leur fait face.
Ce livre est issu d'une année de conférences que j'ai eu le plaisir de donner à l'Ecole Pratique
des Hautes Etudes,
IVe
section, en 1993-94. Je tiens à exprimer ici ma gratitude aux membres de
Zgłoś jeśli naruszono regulamin